Intro
Ça y est, l'édition 2023 de l'Agi'Lille organisée par l'association Nord Agile est finie 🥲 Qu'il est bon d'en ressortir avec plein d'enseignements et de découvertes de personnes et de sujets formidables 😃. Dans cet article, je vous propose un récapitulatif des moments forts de cette journée et des enseignements que j'ai pu en tirer.
En démarrage, une superbe keynote menée d'une main de maître par Alexandre Boutin, ayant pour intitulé "Revenir à l'essentiel de nos pratiques agiles".
Il y a dressé un bilan, après deux décennies de méthodologies agiles, afin d'en tirer quelques conclusions et de se poser les bonnes questions, à savoir : avons nous maintenant plus de valeur? En sommes nous plus heureux?
J'ai beaucoup aimé son parallèle entre backlog et magasin de bonbons, dans lequel on vous laisserait pendant 3 minutes prendre tout ce que vous voulez, mais sans pouvoir en emporter.
Vous prendrez ceux que vous connaissez et aimez, peut être certains que vous souhaitez découvrir. Cependant vous devrez accepter le fait de devoir prioriser et donc de ne pas pouvoir tout goûter.
Un passage très intéressant sur les objectifs m'a également marqué.
Demandez à une personne de résumer un texte que vous allez lui dicter : il le fera sans souci. Demandez lui de compter le nombre de mots que vous lui direz : il pourra vous dire que le total fait 325, mais aura beaucoup de mal à résumer le contenu de ce que vous lui aurez dit.
A la suite de cela, j'ai pu assister à "Agilistes, sans soft skills, que valons-nous ?" de Johan Dufour, une conférence sucrée (merci pour les bonbons) et très bien menée sur les soft skills : leur définition et la tentative d'en faire la cartographie, suivie d'un débat entre skills (qui peuvent donc se travailler) et dons (comme par exemple la curiosité qui peut difficilement se muscler).
J'ai décidé de ne pas bouger de ma chaise, depuis la salle Mixte toujours, d'où l'on pouvait voir les vestiges du bâtiment de l'université Catholique ayant brulé récemment.
J'ai pu assister à "Scrum Master: Figure du changement vs gardien des habitudes", animée par Kamécol Sylva et Thomas Bouillon.
Après quelques péripéties techniques, on a pu voir le point de vue parfois dissonant entre un Scrum Master arrivant dans une équipe établie et le développeur voyant cette arrivée comme un chamboulement pas toujours bien perçu.
Ce qu'il faut en retirer est que l'implication des développeurs est primordiale et que le changement doit venir d'eux. Le rôle d'un Scrum Master et de créer un climat de confiance qui s'obtient jour après jour mais peut se perdre très facilement, sans possibilité de retour arrière.
Le Scrum Master doit apporter une vision, de la cohésion et capitaliser sur l'humain.
Toujours en salle Mixte, alors que la faim commençait a se faire sentir, j'ai pu assister au quickie mené par Julien Boeuf intitulé "Durée du sprint : osez le changement !", un REX sur une modification de durée de sprint positive ayant un goût de trop peu dû à son format court (15 minutes, c'est vraiment peu pour creuser un sujet).
Il y a décrit les bénéfices, dans son contexte, d'un passage de sprints de deux semaines à des sprints de trois semaines.
Cette modification a ainsi permis à l'équipe d'avoir le temps de livrer de manière plus qualitative, d'éviter la surcharge des rituels et de pouvoir donc produire plus de valeur, plus sereinement, d'également bénéficier de plus de disponibilité de la part des intervenants pour les démos.
Après la pause zéro déchet du midi, j'ai assisté à la keynote de l'excellent David Laizé : "Et si on arrêtait de produire du software inutile ?".
La moitié de votre backlog ne sera jamais utilisé.
C'est sur ces mots que David a débuté sa Keynote.
Certaines statistiques font peur, mais permettent de se rendre compte que la valeur est au cœur de notre métier, et que sans besoin ou cas réel d'utilisation, produire n'est que désespoir (et pousse à aller pleurer dans un tunnel sombre, ce qui n'est pas cool!).
Il met en garde contre les delivery factory, pilotées par la vélocité :
Félicitations, vous avez fait une usine à produire des lignes de code, Henry Ford serait fier de vous !
Voici les grand conseils qu'il a pu nous donner pour éviter de produire pour produire :
- Utiliser les personas, les humaniser et faire que toute l'équipe les connaisse et les identifie, que Jacqueline est l'utilisatrice du back office et arrêter de démarrer les US par "As a user" qui ne veut rien dire
- Les US ne sont pas des SPECS, on ne pourra jamais prévoir tous les cas, et échanger sur le sens d'une feature plutôt que d'éditer une check list ne peut être que bénéfique
- Mesurer avant et après la livraison, si vous développez une feature que personne n'utilisera, vous aurez perdu votre temps, il a notamment cité le fake door test comme bon outil pour mesurer cela en amont du développement
- PDD - Pragmatic Driven Design de Vincent Ogloblinsky : comme l'a dit David, il faut se méfier des bâtisseurs de cathédrales, le code pour la beauté du code empiète sur l'apport de valeur
- Pratiquer le suppression (et pas la commentarisation, personne n'aime le code mort)
Je tiens également à souligner la qualité de speaker de David qui sait provoquer "l'effet waouh" et va jusqu'à animer le fait qu'il boive de l'eau, chapeau !
Enchaînons donc avec une véritable pépite pour moi, "Donnons-nous le droit à l’erreur Bordel !" par Maxime Bonnet, l'erreur est au cœur de l'apprentissage et donner ce droit est crucial pour évoluer dans un contexte professionnel complexe.
Il y a rappelé de grandes erreurs de l'histoire qui ont amené à découvrir la pénicilline, ou à inventer le post-it. Il a mis en garde contre les indicateurs pastèque, verts à l'extérieur mais rouge à l'intérieur.
Surtout, il a mis en lumière qu'une erreur est bien différente d'une faute, que seul 3% des gens sont malveillants et qu'il faut mettre en perspective l'état psychologique des personnes qui font des erreurs, mais surtout valoriser ceux qui essayent.
Il faut mettre en lumière les échecs, ne pas les cacher et les analyser afin de pouvoir en sortir grandi.
Fail fast, fail often ... fail safe
J'ai ensuite pu revêtir, l'espace d'un instant, la casquette de platform leader pour Leroy Merlin dans un jeu de rôle organisé par le collectif CALM composé de Guillaume Mortier, Antoine DOUCHET et Thomas Moreau.
Intitulée "CALM - l'histoire d'un collectif de coachs devenus référents de la Transfo agile de l'entreprise", le format était très intéressant, sous forme de scénettes. Ils ont décrit les grandes étapes clefs ayant permis au CALM de pouvoir promouvoir de plus en plus l'agilité au sein de Leroy Merlin avec différents acteurs décideurs.
Des post-its se cachaient sous des chaises au hasard.
Ceux-ci permettaient de jouer le rôle de la guest star et, comme je vous l'ai déjà dit, j'ai pu donner la réplique en tant que platform leader dans la troisième scénette jouée.
Le format était d'autant plus intéressant qu'un moment de débrief et d'échange se mettait en place après chaque scénette.
Passant de l'accompagnement aux défis du covid, à la formation des magasins à l'agilité vers des démarches d'agilité à l'échelle et également un accompagnement dans les démarches locales d'agilité de groupes de magasins, j'ai hâte de voir la suite de ce que proposera ce collectif qui en a sous le pied.
Ma dernière conférence de la journée a été "Rendez l'agilité aux développeur(se)s !" par Fanny KLAUK, elle nous proposait d'être sadique avec une développeuse imaginée par ses soins et de lui proposer les pires possibilités dès son arrivée dans une équipe.
Heureusement, ensuite, on pouvait revenir sur nos pas et lui offrir la possibilité d'être bien intégrée à l'équipe, de gérer ses outils et d'agir pour le bien de l'équipe, même si cela mettait en péril son objectif personnel.
On boarding, autonomie, formation, effort collectif, une belle piqure de rappel pour ces étapes et valeurs primordiales.
La journée s'est ensuite terminée comme il se doit : autour d'une bonne bière fraîche, assaisonnée de personnes et de discussions intéressantes, c'était ma deuxième édition de l'Agi'Lille et si, comme je l'espère, le proverbe "jamais deux sans trois" dit vrai, nous nous y reverrons l'an prochain!
Merci à Nord Agile, aux conférencières et conférenciers nommés dans cet article et aux autres évidemment, aux bénévoles et aux sponsors, c'était une journée d'une richesse énorm e!
Et merci également à Vaduo de donner la possibilité à ses collaborateurs de participer à ce type d'évènements et de prendre le temps de rédiger ce type d'article qui aident à grandir tant professionnellement qu'humainement.
Et vous, avez vous eu la chance de participer à cette édition ? Quelle conférence ou atelier vous a le plus marqué ?